Ces jours-ci, Carey Price vit la vie d’un citoyen ordinaire, et puis aussi, il vit la vie d’un papa ordinaire.
Publié à 5 h 00
En ce petit lundi, il s’excuse de chercher un peu ses mots, « parce que je n’ai pris qu’un seul café ce matin ». Derrière lui, au fond du paysage visible dans l’écran Zoom, on peut voir un peu de sa Colombie-Britannique natale, là où il coule des jours un peu plus paisibles, après avoir connu 15 saisons souvent plus intenses que ça dans le maillot du Canadien.
« Je reviens de déposer mes enfants à l’école, commence-t-il par expliquer. Ces jours-ci, mon quotidien, c’est de m’occuper de mes trois enfants, qui ont tous 8 ans ou moins. Les journées sont chargées… je m’amuse à les regarder, à essayer de les comprendre, de comprendre ce qu’ils aiment faire. C’est une bénédiction que de pouvoir être présent, de faire partie de leur quotidien sans avoir à être ailleurs tout le temps. »
PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM D’ANGELA PRICE
Carey Price, sa femme Angela et leurs trois enfants
Si Carey Price n’est plus ailleurs tout le temps, dans un aréna près de chez vous, c’est en raison d’une blessure à un genou, qui a mis fin à sa carrière peut-être un peu trop vite, en 2022. Il précise du coup que le genou ne fut pas son seul problème, « parce qu’il y a eu aussi autre chose, comme les hanches et les chevilles ».
Il s’estime tout de même chanceux.
« J’ai déjà cru que je n’allais jamais pouvoir me remettre complètement de ces blessures, que ça allait me suivre pour le reste de ma vie… Je ne récupère plus comme auparavant, c’est ça, le problème. Garder les buts, c’est très exigeant, mais tout ça fait partie des risques du métier. On joue les matchs parce qu’on aime ça, on ne pense à rien d’autre. Je ne changerais rien. »
Il se rappelle les bons moments, bien sûr. Les séries de 2021, ça arrive bien en haut de sa liste, « avec les milliers de partisans qui attendaient à l’extérieur du Centre Bell ». Mais il ne peut oublier non plus les blessures, les malchances, l’usure du temps. À 37 ans, il peut encore chausser les patins pour une balade avec son fils à la patinoire du coin, mais il ne peut même pas s’imaginer enfiler les jambières une autre fois.
PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
Carey Price lors des séries éliminatoires de 2021
« Je m’ennuie du hockey parce que j’ai toujours trouvé que le hockey me permettait d’être le meilleur de moi-même… C’est sûr que j’aurais mieux aimé continuer. J’ai toujours cru que j’allais pouvoir jouer jusqu’à ce que quelqu’un me dise que je ne suis plus assez bon ! »
On pourrait tout de même lui dire très bientôt qu’il a été assez bon pour devenir un immortel du hockey. Car cette année, Price sera admissible au Temple de la renommée du hockey, un honneur auquel il n’a jamais vraiment pensé. Plus tard, on discutera sans doute de son numéro 31, qui pourrait sans doute se retrouver au plafond du Centre Bell.
« Je ne retiens pas mon souffle avec le Temple, parce qu’il y a déjà plusieurs gars qui attendent d’y être admis depuis longtemps… Si ça arrive, je serais très honoré, mais c’est assez difficile d’y entrer. Je vais me contenter d’attendre patiemment ; je n’y ai jamais vraiment pensé, parce que quand on joue, on ne pense pas à ça.
« Pour ce qui est du numéro, je dirais que tous les joueurs aimeraient voir leur numéro au plafond du Centre Bell, c’est un fait. Mais c’est un club assez sélect qui est là-haut. Ce ne sera pas ma décision, mais ce serait un honneur ça aussi. »
PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE
Carey Price
À travers la vie de famille et les allers-retours à l’école, Carey Price prend bien soin de suivre son ancien club. Il a encore des amis au sein du Canadien, et il se réjouit de la présente renaissance de l’équipe.
« C’est très plaisant de les voir aller depuis quelques semaines… On dirait que l’équipe est en train de se placer sur le bon chemin. C’est plaisant de voir jouer Sam [Montembeault], il a été vraiment solide cette saison, même quand le club allait moins bien en défense. Je suis heureux de constater qu’il ira jouer pour le Canada à la Confrontation des 4 nations, c’est une occasion qui ne passe pas si souvent. »
Carey Price affirme qu’on le reverra au Centre Bell cette saison, et puis qui sait ? On le reverra peut-être un jour dans un rôle plus officiel, puisqu’il aimerait revenir dans le monde du hockey. Après tout, on ne se refait pas, encore moins quand le hockey a fait partie de toute votre vie, ou presque.
« Je m’ennuie des matchs, je m’ennuie de l’énergie qu’il y a à l’aréna… Je m’ennuie de la préparation nécessaire, de l’intensité, mais ce qui me manque le plus, c’est de faire partie d’une équipe. Je retrouve un peu de ça au camp de chasse avec la famille, mais le fait de se pousser entre joueurs pour obtenir le meilleur de nous-mêmes, ça fait partie de ce qui me manque le plus. »
Carey Price et Kraft Hockeyville
C’est Carey Price qui est cette année le porte-parole de Kraft Hockeyville, un programme qui, depuis 19 ans, a permis d’amasser quelque 5 millions de dollars pour des rénovations d’arénas dans plus de 100 communautés canadiennes. Cette année encore, la ville gagnante pourra présenter un match préparatoire de la LNH, en plus de recevoir 250 000 $ pour la rénovation de son aréna. « Je viens d’une petite communauté où le hockey est très important, a répondu Price à ce sujet. Notre aréna local était en fait un plancher d’asphalte avec des bandes et du grillage à poules tout autour ! Alors je comprends l’importance de rénover des arénas, et je suis très excité de faire partie d’un programme qui apporte de l’enthousiasme aux petites communautés. C’est nécessaire parce que le hockey est un sport essentiel pour le Canada, et c’est important de rénover ces arénas. »
Les villes qui veulent soumettre leur candidature pour ce concours peuvent le faire à KraftHockeyville.ca avant le 2 mars à 23 h 59 (HNE).