Récemment recruté par Paris 13 Atletico en National 1 (3e division française) après six mois de chômage, Bruno Ecuele Manga court toujours à 36 ans. Capitaine de la sélection gabonaise quand il est titularisé, le défenseur aux 105 capes et 9 buts a accordé un entretien exclusif à Afrik-Foot, dans lequel il s’exprime notamment sur les chances des Panthères à la CAN 2025, sa situation personnelle et Pierre-Emerick Aubameyang.
Quel est votre avis sur le tirage au sort de la CAN 2025 qui loge le Gabon dans la poule F en compagnie du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et du Mozambique ?
C’est le groupe de la mort. Il y a les grosses écuries, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, et le Mozambique, une équipe à ne pas négliger. Aujourd’hui, il n’y a plus de petites équipes en Afrique. La prochaine CAN sera belle.
Quel sera l’objectif du Gabon à cette CAN ?
L’objectif sera tout d’abord de sortir des phases de poules. Après, tout est possible. Le Gabon a déjà fait un quart de finale de CAN, sa meilleure performance jusqu’ici (en 1996 et 2012, ndlr). Si on arrive à atteindre les demi-finales, on aurait fait un beau parcours. Nous avons une bonne équipe, c’est un objectif que nous pouvons atteindre. Après, ce ne sera pas facile, il faudra aller chercher une place dans le dernier carré.
“Revanchards de la Côte d’Ivoire”
La Côte d’Ivoire vous a battu lors du match aller des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 l’année passée. Vous voudrez prendre votre revanche ?
Nous sommes revanchards, ça c’est clair. (Rires). Nous avons perdu à Korhogo par un but à zéro. Nous allons essayer de prendre notre revanche chez nous (avant la CAN, les deux sélections disputeront le match retour des éliminatoires du Mondial 2026 en septembre au Gabon, ndlr). Après, la Côte d’Ivoire n’est plus à présenter en Afrique. C’est une grande équipe, elle n’est pas facile à bouger. Nous aussi, nous avons des joueurs pour pouvoir s’opposer à la Côte d’Ivoire.
Quelle équipe craignez-vous le plus, la Côte d’Ivoire ou le Cameroun ?
(Rires) Les deux. Ce sont deux grandes nations du football africain. Ce sont deux très belles équipes. Ça sera un plaisir de rencontrer des équipes de cette dimension. Nous allons essayer de rivaliser, mais c’est clair que ça ne sera pas facile.
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Quelle est l’équipe favorite de la compétition selon vous ?
Le Gabon (Rires). Je suis patriote. Non, après, toutes les équipes ont leur chance. On l’a vu à la dernière CAN, il y a des équipes qu’on n’attendait pas en Côte d’Ivoire et qui ont surpris. Tout est donc possible. Que le meilleur gagne !
Vous n’êtes plus titulaire indiscutable en sélection. Comment vivez-vous votre nouveau rôle ?
Bah, écoutez, ça fait 18 ans-19 ans, que je suis en sélection, je fais les matchs. Dieu merci, j’ai la santé, et tant que je serai compétitif, en bon compatriote, je serai à la disposition de la sélection nationale.
“Je souhaite que Thierry Mouyouma aille encore plus loin”
La sélection gabonaise a longtemps été secouée par des polémiques, ça semble aller mieux désormais. Comment avez-vous fait pour pacifier la tanière ?
Bah, il y a un changement pacifique à la tête de l’Etat gabonais. Il s’est fait dans la paix, dans la douceur. La bonne nouvelle aussi, c’est le championnat gabonais qui était à l’arrêt depuis deux-trois ans et qui a redémarré. Ça nous permet de dénicher de nouveaux talents. Nous autres sortons de là. Il y a de la qualité. Les autorités compétentes font en sorte que les choses se passent bien.
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Que préférez-vous, un sélectionneur local ou un étranger ?
Je me suis toujours bien senti avec les deux. Avec les entraîneurs qui sont passés par là, ça s’est toujours bien passé. Aujourd’hui nous avons un Gabonais (Thierry Mouyouma, ndlr) à la tête de l’équipe. Il fait un bon travail. Il nous a qualifié à la prochaine CAN en ayant fait juste un an à la tête de la sélection. Certains ne sont pas contents, (rires) moi je souhaite qu’il aille encore plus loin.
“Auba ? Il ne lui reste plus qu’à marquer des buts de la tête”
Des nouvelles de Pierre-Emerick Aubameyang ? Comment ça se passe pour lui en Arabie Saoudite ?
Bah, bien ! Comme nous le voyons tous à la télé. Il marque des buts (10 cette saison en championnat, ndlr), il est compétitif. Ça se passe bien pour lui. C’est le Pierre qu’on aime voir. C’est un bosseur, je n’ai pas de craintes pour lui. Il a juste ce qu’il mérite.
Est-ce que vous avez senti une évolution dans son jeu avec le poids des années ?
Oui bien sûr. Je l’ai connu très jeune. Il est devenu plus adroit devant le but. Il marque beaucoup de buts. Il a beaucoup travaillé la finition. Il ne lui reste plus qu’à marquer des buts de la tête (rires).
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Denis Bouanga est en Major League Soccer, loin de l’Europe. Comprenez-vous ce choix ?
Il prend du plaisir aux USA. Il est épanoui, c’est le plus important. Après, je ne saurai pas vous dire pourquoi il a choisi la MLS. C’est son choix, c’est à lui de répondre à cette question.
Et vous, vous n’avez pas choisi un championnat exotique, pourquoi avoir choisi Paris 13 Atletico en France ?
C’est le seul choix dont je disposais. C’est la seule équipe qui a vraiment montré qu’elle me voulait. Je suis resté quand même six mois sans jouer. C’était vraiment long, j’ai donc choisi de signer dans ce club. Aujourd’hui, les clubs regardent beaucoup plus l’âge du joueur, pas ses performances. Je me sens bien au Paris 13 Atletico. Je joue, je me sens bien, c’est l’essentiel.
Redoutez-vous de manquer la CAN ?
Pas du tout. Que je sois dans la liste ou pas, je serai le premier supporter des Panthères. Je serai à fond derrière mon équipe nationale. Je souhaiterai toujours le meilleur pour l’équipe. Aujourd’hui, le plus important, c’est de prendre du plaisir, il ne me reste plus beaucoup d’années. De profiter au maximum de ce que je suis en train de vivre.
