‘’Vraiment je suis l’un de plus malheureux de tous les anciens cyclistes. Pour moi, Ndombasi n’était pas un ami mais c’était un frère. Moi et Ndombasi on a fait connaissance depuis 1970, ça fait donc 55 ans. Nos familles se connaissent. Je connais le papa, la maman et toute la famille de Ndombasi et lui également en ce qui concerne ma famille.
On a fini notre carrière de cyclistes et on est resté amis. Ndombasi venait chez moi à Kinkole et moi je venais chez-lui à Barumbu. Nos enfants se connaissent bien. Donc, ce n’est pas une histoire de camaraderie mais de famille’’.
Et de poursuivre : ‘’Je vais vous relater une expérience de ce que Ndombasi a fait d’exceptionnel pour moi. En l’an 2000 au mois de Mai en date du 16, j’ai perdu mon épouse. Et le 25 mai mon père est décédé. Donc, en l’espace d’un mois j’ai perdu deux êtres chers. Et suivant nos coutumes africaines, quand vous avez un cas de deuil pareil, tu ne peux pas bouger et travailler. Et je vous assure, Ndombasi a pris en charge ma famille et ce, pendant 3 mois. Et j’avais 10 enfants. Il a démontré que c’était l’amour fraternel pas de camaraderie. Aucun membre de ma famille n’a pu faire cela. À la fin du deuil, chacun est rentré chez soi mais Ndombasi a tout fait pour que je ne puisse rien manqué’’.
Et Mayele fait des révélations :
‘’Dans notre discipline, le cyclisme, j’ai commencé le vélo en 1971 et la course en 1972. Ma 1ère équipe fut l’A.C.K à mes débuts. Je n’avais pas encore le niveau. Et Ndombasi comme on se connaissait avant, m’a fait connaître le pédalage de 4 temps que j’ai commencé à utiliser, c’est lui qui me l’a appris. Il était difficile à vivre parce qu’il était strict dans ce qu’il faisait dans beaucoup des choses. Mais quand il vous donne son amitié, vraiment il ne laissait pas quelque chose détruire votre amitié. J’étais l’un de rares à dire des choses à Ndombasi que quelqu’un d’autre ne pouvait le faire. Mais il ne réagira pas par rapport à la réaction qu’il pouvait avoir vis-à-vis d’une autre personne. Ndombasi on est resté ensemble, il fut mon capitaine de l’équipe ACYZA et notre équipe fut l’une de meilleures qu’ait connue la RDC’’.
Et Mayele de renchérir :
‘’On a participé à des compétitions à caractère national et international. Nous sommes sortis pour la 1ère sortie en 1974 en Algérie avec tous les 4 coureurs d’ACYZA, Kabwe et Francky Ombazi. Le 20 mai 1974 à Kinshasa, GP Président de la République Mobutu Sese Seko où lui-même Mobutu et les membres du Gouvernement étaient présents, c’est Ndombasi qui remporta la course. Et moi j’étais 2è. Nous sommes partis participer au Tour d’Anaba. On a couru sous une froid terrible. On a tenu bon et on a fini la course dans des bonnes conditions. Ndombasi a fini 3è et moi j’ai fini 5è.Moi et Ndombasi, nous sommes allés avec l’équipe nationale participer en 2016 aux 1ers Jeux d’Afrique Centrale à Libreville, au Gabon. Nous avons remporté la médaille la médaille d’or contre la montre/équipe avec une avance de 2’30’’ sur l’équipe du Cameroun. Et nous allés au ‘’Boucle de café’’ en Côte d’Ivoire en 1979. Ndombasi remporta au sprint la dernière étape. Et on a fait un meilleur classement. Et on participé à pas mal de compétition.
C’est pour vous dire que moi et Ndombasi nous étions vraiment soudés. On faisait de plans de différentes compétitions de manière qu’on puisse obtenir de bons résultats.Nous sommes allés à Lubumbashi aux Jeux Congolais en 1974. Tellement beaucoup de gens étaient contre Ndombasi, il était maniaque du travail, il ne faisait pas de la blague aux entrainements. S’il dit l’entrainement c’est à partir de 4 heures du matin, c’est à cette heure-là. Il m’a dit puisque nous partagions la même chambre ‘’Mayele, je vais les embrouiller et c’est toi qui va remporter la course pour que le titre de champion nous revienne’’.
Ndombasi n’était pas égoïste comme lui était le capitaine que tout lui revienne. Je suis sorti champion du Zaïre et lui est sorti 6è lors de cette course tout simplement parce qu’il est resté avec les meilleurs pour les freiner. Ceci pour dire qu’il avait cet amour vrai vis-à-vis de son prochain. C’était du fond du cœur qu’il témoignait l’amour. Il n’était pas quelqu’un qui vous aime à cause de vos paroles mielleuses et par après, il change. Mais c’était quelqu’un de rigoureux. Quand il accepte quelque chose, c’est qu’il a réellement accepté. Et s’il refuse, il refuse. Nous avons passé toute notre carrière presqu’ensemble bien que lui a commencé un peu plus tôt que moi. Je suis resté avec lui au sein de l’équipe ACYZA, équipe nationale où il est resté capitaine de 1975 à 1985. C’est pour dire que c’était un meilleur.
On avait fait la sélection à Lubumbashi et c’est là où chacun de nous a reçu un brevet qui prouvait que nous étions des Léopards. Il lui a été décerné par le gouvernement la médaille d’argent de mérite sportif. Il a accompli beaucoup de grandes choses pour le cyclisme’’.
Antoine Bolia