
Chaque semaine, les journalistes de l’équipe des Sports répondent à vos questions.
Publié à 5 h 00
Soumettez vos questions
Qui a gagné la mise au jeu ?
On évalue souvent les performances d’un centre en fonction de son taux de succès dans les mises au jeu. Qu’en est-il de la manière de calculer ce paramètre ? L’implication des ailiers augmente-t-elle le pourcentage de réussite de leur centre ? Et qui est juge de ces situations souvent complexes qui aboutissent en résultat partagé ?
Jean-François L’Heureux
Réponse de Guillaume Lefrançois
Les statistiques des mises au jeu sont recueillies par les officiels mineurs présents aux matchs. Selon le manuel des opérations de la LNH, un joueur gagne une mise au jeu s’il « fait en sorte que la rondelle parte dans la direction désirée ». On ajoute que cette direction est généralement « vers l’arrière », mais si la rondelle est envoyée vers l’avant et qu’il est clair qu’il s’agissait de l’intention du joueur, la victoire lui revient. Dans les cas où il n’est pas clair si l’un ou l’autre des centres a envoyé la rondelle dans la direction désirée, la victoire reviendra au centre de l’équipe qui fera « le premier jeu de hockey » avec la rondelle. Autrement dit, pas l’équipe qui touchera à la rondelle en premier, mais celle qui en prendra véritablement possession. Donc oui, dans de tels cas, un ailier peut effectivement embellir la fiche de son centre en gagnant la mise au jeu pour lui.
Trop de matchs dans la LNH ?
PHOTO STEVEN BISIG, USA TODAY SPORTS
Klim Kostin des Sharks de San Jose s’est blessé samedi.
Avec le nombre de blessés dans la LNH, pourquoi les thérapeutes sportifs et autres ne se lèvent-ils pas pour dénoncer le trop grand nombre de matchs ? Est-ce réalisable ?
Denis Renaud
Réponse de Guillaume Lefrançois
La LNH semble plutôt évaluer une tendance inverse. L’été dernier, le collègue Pierre LeBrun a en effet rapporté des discussions préliminaires entre la ligue et l’Association des joueurs quant à l’idée d’ajouter deux matchs au calendrier pour arriver à 84 matchs. L’idée serait de réduire à quatre duels le calendrier préparatoire. Le problème avec votre proposition, évidemment, vient du fait que les matchs sont payants, d’autant plus que la LNH est le circuit dont les revenus reposent le plus sur la vente de billets. À court terme, aucun propriétaire ne voudra se priver de tels revenus.
Le nom du trio Lafleur-Lemaire\Mahovlich-Shutt
PHOTO JOHN TAYLOR, ARCHIVES MONTRÉAL-MATIN
Guy Lafleur et Steve Shutt
Au hockey, plusieurs lignes d’attaque productives ont reçu un nom célèbre. À moins que je fasse erreur, la ligne de Lafleur, Shutt, Lemaire ou Mahovlich n’a jamais eu un nom particulier. Y a-t-il une raison ? Après tout, cette ligne faisait la pluie et le beau temps à l’époque. Elle n’avait rien à envier aux autres.
Jean Dufresne
Réponse d’Alexandre Pratt
En fouillant dans les archives de La Presse, j’ai retrouvé un surnom moqueur donné au trio formé par Guy Lafleur, Pete Mahovlich et Steve Shutt. La Donut Line (la ligne du beigne). Réjean Tremblay, qui l’a employé au moins deux fois à l’époque, avait expliqué son origine dans une chronique en 2004. « Il y avait un trou… au centre. Ce n’était pas juste, puisque le grand Pete, brosse ou pas brosse, avait récolté 88 passes en une saison. Mais disons que Lafleur et Shutt trouvaient que la blague avait un fond de vrai. De toute façon, le trio a encore été plus dominant quand Jacques Lemaire en est devenu le joueur de centre. » Dans l’encyclopédie Total Hockey, on indique que le trio Lafleur-Mahovlich-Shutt était aussi surnommé Flower Power, mais je n’ai trouvé aucune occurrence dans nos archives.
Les étincelles sous les F1
PHOTO CHRISTIAN HARTMANN, ARCHIVES REUTERS
Ces étincelles parfois spectaculaires sont le résultat de la friction entre le plancher ou le fond plat du châssis des voitures et la surface de la piste.
J’aimerais savoir d’où proviennent les étincelles qui apparaissent derrière les Formule 1 durant une course.
Laval Doucet
Réponse de Simon Drouin
Ces étincelles parfois spectaculaires sont le résultat de la friction entre le plancher ou le fond plat du châssis des voitures et la surface de la piste. Les voitures de Formule 1 utilisent un plancher de protection (« skid plates » en anglais) généralement fait de titane, un matériau très dur qui génère des étincelles lorsqu’il entre en contact avec le bitume. Le phénomène est amplifié sur les surfaces très abrasives et inégales, les sections bordées de vibreurs et les circuits plus tournants et « agressifs ». Les freinages intenses sont aussi susceptibles de produire des étincelles. Les planchers de protection de titane sont conçus pour s’user graduellement au fil de l’épreuve. À noter que ces plaques de protection sont obligatoires afin de forcer les constructeurs à donner une hauteur minimale au châssis et ainsi empêcher des voitures trop basses de profiter d’un avantage aérodynamique excessif. L’usure des plaques est mesurée après chaque course. Gare aux fautifs : Lewis Hamilton (2e) et Charles Leclerc (6e) ont été disqualifiés quelques heures après le Grand Prix des États-Unis de 2023 en raison d’une dégradation trop importante. Parions que cet incident a fait des flammèches métaphoriques dans les paddocks !
La barbe des séries
PHOTO JASON FRANSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Connor McDavid des Oilers d’Edmonton lors de la dernière finale de la Coupe Stanley
D’où vient cette tradition des hockeyeurs de la LNH de ne pas se raser le visage en séries éliminatoires ?
Yvon Gauthier
Réponse de Mathias Brunet
On peut le remarquer en un seul coup d’œil, les anciennes gloires du Canadien étaient toutes rasées lors de leurs conquêtes entre 1976 et 1979. Cette tradition a commencé immédiatement après, chez les Islanders de New York, en 1980. L’attaquant Bob Nystrom a expliqué plusieurs années plus tard que la tradition s’est instaurée de manière un peu organique. Les Islanders ont remporté une première Coupe Stanley, puis, par superstition, les barbes sont revenues l’année suivante. Ils en ont gagné quatre de suite ! Ironiquement, les Islanders sont dirigés aujourd’hui d’une main de fer par Lou Lamoriello, qui refuse aux joueurs le port de la barbe et les cheveux longs !


