Il y a de ces scénarios qu’on aborde en rigolant. En répétant que leur concrétisation est improbable, voire impossible. C’est une histoire de cet acabit à laquelle on a eu droit, à la Place Bell, vendredi.
Mis à jour hier à 23 h 48
La marque est égale, à 2-2. Au quatrième tour des tirs de barrage, Cédric Paré est envoyé sur la patinoire chez les Marlies. Celui qui était entré en contact avec Patrik Laine, en match présaison. Collision qui avait mené Laine sur la liste des blessés pendant plus de deux mois, jusqu’à cette semaine.
Cédric Paré se faisait huer timidement depuis le début de la soirée. Mais lorsque son tour est venu de s’élancer, la foule s’est fait entendre clairement. Jusqu’à ce que Paré la fasse taire, avec le but gagnant du match.
« C’était vraiment incroyable, a commenté le héros du jour, après le match. C’était quand même fun [de me faire huer]. D’habitude, je suis un peu stressé en fusillade, mais là, on dirait que de voir que les partisans me huaient, ça m’a enlevé mon stress. »
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PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Le Rocket de Laval a joué contre les Marlies de Toronto à la Place Bell, le 6 décembre 2024.
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Le Rocket de Laval a joué contre les Marlies de Toronto à la Place Bell, le 6 décembre 2024.
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Le Rocket de Laval a joué contre les Marlies de Toronto à la Place Bell, le 6 décembre 2024.
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PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Le Rocket de Laval a joué contre les Marlies de Toronto à la Place Bell, le 6 décembre 2024.
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À demain
Après son but, Paré a tendu sa main derrière son oreille, pour célébrer. Sa célébration a été digérée de travers, chez le Rocket.
« Ce n’est pas nécessairement un geste que tu veux voir, de narguer la foule, surtout après ce qui est arrivé [la blessure de Laine] », observe Rafaël Harvey-Pinard.
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Joshua Roy
« Je ne sais pas si j’aurais fait ça. Probablement pas », dit Joshua Roy.
Paré assure que son geste n’avait aucun lien avec son histoire avec Patrik Laine. « J’ai vu son retour au jeu, je suis content qu’il aille bien. Je ne voulais piquer personne avec ça, j’aurais fait cette célébration dans n’importe quel aréna », assure-t-il.
Il s’agissait du premier de huit affrontements entre les Marlies et le Rocket cette saison. Et chose certaine, la table est mise pour la suite, d’autant que les deux équipes recroiseront le fer dès ce samedi.
« C’était un peu indélicat [rude] de sa part. On va le revoir demain », laisse entrevoir le capitaine Lucas Condotta.
Lorsqu’un collègue questionne Pascal Vincent sur la possibilité d’insérer le matamore Vincent Arseneau dans la formation pour rendre visite à Cédric Paré, l’entraîneur balaie cette option d’un revers de main.
« On est en 2024, mon chum, lance-t-il. Je n’ai jamais fait ça, taper sur l’épaule d’un joueur et lui demander de régler des comptes. La façon de régler ça, c’est de bien jouer demain, et de gagner le match. »
Bien jouer, le Rocket l’a fait vendredi, mais il est demeuré privé de la victoire. Le style éteignoir des Marlies a embêté toute la soirée les Lavallois, qui ont obtenu peu d’occasions de marquer de grande qualité.
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Rafaël Harvey-Pinard
C’était un match de séries. Il n’y avait pas beaucoup de place sur la patinoire des deux côtés.
Rafaël Harvey-Pinard
Lui-même a connu une soirée plus difficile, sur la patinoire pour les deux buts de l’adversaire, en plus de rater sa tentative en tirs de barrage. Il s’agissait de son septième match depuis son retour de blessure.
« Ce n’était pas ma meilleure partie, reconnaît-il. Je sais que je peux être bien meilleur que ça. Dans toutes les zones, je pense que je peux prendre de meilleures décisions. On va faire de la vidéo et on va revenir plus fort demain. »
Dans le détail
Dobeš sur la touche
C’est le gardien Jakub Dobeš qui a entamé la partie, chez le Rocket. Il a toutefois dû retourner au vestiaire après avoir accordé un but à Alex Steeves au début de la deuxième période. On l’a vu rouler sur le côté, manifestement incommodé par une blessure au bas du corps. Il avait manqué de l’action, en novembre, en raison d’une blessure du même genre.
Au moment où on écrivait ces lignes, l’équipe ignorait toujours si Dobeš allait devoir s’absenter pour les prochains matchs.
Le retour du Roy
À tout seigneur tout honneur : Joshua Roy a connu une bonne performance, marquant le deuxième but des siens. Le défenseur Gustav Lindstrom a tiré, le cerbère Artur Akhtyamov a laissé filer le disque, que Roy n’a eu qu’à pousser dans une cage béante.
« Je ne l’ai pas vue, mais quand j’ai entendu la foule crier, je me suis dit qu’elle était [la rondelle] quelque part d’intéressant », raconte-t-il en riant.
Certes, il en a déjà réussi de plus beaux, mais ce but revêtait une importance spéciale : Roy, à qui l’on reproche parfois son manque d’ardeur au boulot, a fait preuve d’une bonne dose d’intensité sur la séquence.
« C’était facile à faire, mais c’est ce que je dois amener à mon jeu : un esprit de compétition », s’est félicité Roy.
Il s’agissait du deuxième but de Roy en deux parties, depuis sa rétrogradation à Laval en début de semaine.
Beck embrasse ses nouvelles responsabilités
Après avoir inscrit le but gagnant des siens mercredi, Owen Beck a récidivé avec un magnifique but vendredi, en deuxième période. La recrue prend du galon, avec 17 points en 22 matchs, des responsabilités sur les unités spéciales et même un rôle croissant de leader.
« Owen, c’est un gars cérébral. Ce n’est pas nécessairement un gars qui va parler beaucoup : lui, son leadership vient de sa vitesse. La façon dont il joue, créer des chances de marquer, bien défendre », conclut Pascal Vincent.