Vaut-il mieux donner son 110 %, ou bien vaut-il mieux donner un peu moins, peut-être 109 % ou 108 %, dans l’espoir de préserver ses forces en prévision d’un autre jour ?
Publié à 5 h 00
La question turlupine les plus grands penseurs depuis des siècles. Voltaire, par exemple, a déjà écrit que « chacun doit toujours donner son 110 %, même s’il joue pour les Jets de New York ». Pat Burns, encore lui, a déjà écrit qu’« à l’impossible nul n’est tenu ».
Ces sages paroles nous mènent à l’un des plus prestigieux records du football américain : les 2105 verges au sol d’Eric Dickerson.
Dickerson, porteur de ballon de son état, avait effectué une entrée fracassante dans la NFL en 1983. Posté dans le champ arrière des Rams de Los Angeles, le dos bien droit, lunettes enfoncées sous son casque jaune et bleu, cet agile demi avait passé la saison 1984 à méduser les défenses adverses, au point d’établir son record avec une moyenne de 131,6 verges de gains par match. Cette marque tient toujours, malgré tous ceux qui ont tenté de s’en approcher au fil du temps ; Adrian Peterson était passé tout près en 2012 avec 2097 verges de gains.
Maintenant, c’est Saquon Barkley qui est tout près.
Dimanche dernier, face à des Cowboys déjà en train de planifier leurs vacances, le demi des Eagles a couru le temps de 167 verges, pour ainsi franchir la barre des 2000 verges au sol, neuvième joueur à atteindre ce plateau magique au football américain. Avec son total de 2005 verges de gains cette saison, il se retrouve à seulement 100 verges du record de Dickerson : encore 101 verges, et il le fracasse.
Divulgâcheur : ça ne risque pas d’arriver.
Les Eagles ont déjà acquis leur place en séries, et ils n’auront rien à gagner dimanche face aux Giants de New York. L’entraîneur Nick Sirianni a déclaré cette semaine que Barkley allait « probablement » se reposer lors de ce match, afin de conserver ses énergies en prévision des séries.
C’est dommage, mais bon. Les Eagles ont remporté un seul Super Bowl en 58 ans, et la bague est pas mal plus importante que le record, aussi prestigieux soit-il.
Évidemment, quand les Eagles vont se faire sortir de manière expéditive au premier tour, vous pourrez compter sur cette chronique pour afficher sa mauvaise foi légendaire et affirmer qu’ils auraient dû faire jouer Barkley de toute façon.
Le bal des entraîneurs est déjà commencé, et voici que les Jets de New York auraient un œil sur Rex Ryan et Ron Rivera dans l’espoir de se relancer, si bien sûr une telle chose est possible. Puisque le seul Super Bowl des Jets date d’avant la conquête de la Lune, est-ce que le deuxième va arriver avant la conquête de Mars ? La question mérite d’être posée.
Chez les 49ers, le proprio Jed York a déjà confirmé le retour de Kyle Shanahan, et chez les Cowboys, le propriétaire Jerry Jones a laissé entendre que le futur de Mike McCarthy n’est pas encore décidé, ce qui signifie que Jones va attendre de voir qui d’autre est disponible avant de décider quoi que ce soit au sujet de McCarthy.
Y a-t-il une boîte à courriels plus occupée que celle-ci dans toute la province, et peut-être même tout le pays ? Bien sûr que non.
Cette semaine, Michel Bourque ouvre le bal avec cette question ô combien pertinente : « Je regardais le match des Vikings dimanche avec l’homme à la moustache rousse [Sam] Darnold, et je me suis demandé si un quart-arrière rouquin avait déjà mené son équipe à une victoire au Super Bowl ? »
Eh bien, Michel, nos recherches exhaustives ont démontré que non, ce qui ferait de Darnold un pionnier, rien de moins. Mais les Vikings peuvent-ils aller jusqu’au bout ? Serge Deblois voit un autre club dans sa soupe, du côté de Baltimore : « Lamar Jackson est à l’apogée de sa carrière […] Avec un Derrick Henry qui fonce dans le tas, je ne vois pas comment les Ravens pourraient l’échapper. »
Mais il ne faut pas oublier les champions en titre, selon Yves Lahaie : « Cher Richard, je te rappelle les sages paroles du grand vizir Iznogoud : dans la vie, l’important, c’est ce qui compte ! Prends-en bonne note lorsque les Chiefs soulèveront leur 3e grosse coupe de suite… »
Nous voici donc à la dernière semaine de jeu avant que ne s’amorcent les vraies affaires, et on peut probablement affirmer que la tension est à son paroxysme.
Ce n’est pas bien compliqué, le match de la semaine aura lieu dimanche soir entre les Vikings et les Lions, avec la première place de la Conférence nationale à la clé, pendant que les Bucs et les Falcons vont tenter de saisir la dernière place disponible dans cette conférence.
De l’autre côté, dans la Conférence américaine, trois équipes vont tenter d’obtenir la dernière place, soit les Broncos, les Dolphins et les Bengals. Le chemin est particulièrement difficile pour ces derniers, qui auront besoin de battre les Steelers ce samedi soir, mais qui auront aussi besoin de défaites de la part des Broncos et des Dolphins pour se faufiler dans le tableau éliminatoire.
N’oubliez surtout pas que les résolutions sont faites pour être abandonnées.