(Montréal) La saison 2024 dans le baseball majeur a vu la légende de Shohei Ohtani s’établir dans la Ligue nationale sans quitter Los Angeles, tandis qu’Aaron Judge, Juan Soto et Bobby Witt fils ont animé les activités dans la Ligue américaine. Mais on se rappellera aussi de 2024 comme d’une saison difficile pour les Québécois dans les Majeures, ainsi que pour les Blue Jays de Toronto.
Publié à 8 h 50
Frédéric Daigle
La Presse Canadienne
Voici comment La Presse Canadienne a vu la dernière saison dans la MLB.
Lopez trouve sa place ; difficile pour Julien, Leblanc et Toro
Le Québécois qui a connu la meilleure saison dans les Majeures en 2024 n’est pas celui que la plupart des experts attendaient, alors qu’Otto Lopez a éclos avec les Marlins de Miami.
Lopez, qui n’a jamais eu de véritablement chance dans toutes ses années au sein de l’organisation des Blue Jays et qui n’a pas été rappelé au cours de son unique saison passée avec le club-école AAA des Giants de San Francisco, a été utilisé dans 117 rencontres par les Marlins et a terminé avec des moyennes de ,270/,313/,377.
PHOTO JASEN VINLOVE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS
Otto Lopez dans l’uniforme des Blue Jays en 2021
Il a été utilisé comme partant dans la très grande majorité de ces 117 rencontres.
On aurait pu croire que la dernière saison allait être celle où Édouard Julien allait vraiment s’établir comme un joueur régulier des Majeures. Après tout, les Twins du Minnesota avaient commencé l’année 2024 en échangeant le joueur d’avant-champ Jorge Polanco aux Mariners de Seattle, et tous ont alors cru à un vote de confiance de la part de l’équipe envers le Québécois âgé de 25 ans.
Malheureusement, les performances de Julien n’ont pas répondu aux attentes placées en lui et le 3 juin, les Twins l’ont cédé une première fois au niveau AAA. Après avoir frappé 16 circuits en 109 rencontres la saison précédente, Julien, qui a terminé l’année avec les Twins, n’a pu faire mieux que des moyennes offensives de ,199/,292,/,323, huit circuits et 21 points produits.
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Édouard Julien
Avec un avant-champ à pleine capacité devant le Québécois de 25 ans avec Carlos Correa, Royce Lewis, Jose Miranda, Brooks Lee et Willi Castro, Julien devra de nouveau se battre pour une place avec les Twins en 2025.
De son côté, Abraham Toro a aussi connu une saison en dents de scie, qui s’est gâtée après de bons moments en début de campagne. Une blessure aux muscles ischiojambiers l’a grandement ralenti et a entraîné sa rétrogradation au niveau AAA. Flirtant avec une moyenne au bâton de ,300 à la fin de mai, Toro a finalement conclu la campagne à ,240/,293/,350. Visiblement exclu des plans d’avenir des Athletics, il a décidé de se prévaloir de son autonomie pour tenter sa chance avec une autre formation.
Pour sa part, Charles Leblanc a passé presque la totalité de la dernière campagne au niveau AAA, ne disputant que 11 rencontres avec les Angels de Los Angeles, pourtant loin d’être une puissance dans l’Américaine.
Leblanc, qui a connu une saison ordinaire, sans plus, n’a pas été retenu par les Angels en fin d’année. Il a signé un contrat des ligues mineures avec les Braves d’Atlanta en novembre dernier. Peut-être que de compter sur un directeur général québécois en Alex Anthopoulos l’aidera, bien que les positions où pourrait évoluer Leblanc à l’avant-champ soient déjà toutes occupées en Géorgie.
Que font les Jays ?
L’année 2024 n’a pas été tendre pour les partisans des Jays, qui doivent se demander ce que fait la direction du club.
Sur le terrain, les Blue Jays ont connu leur pire saison depuis de nombreuses années, n’étant jamais dans le coup et terminant bons derniers dans l’Est de l’Américaine, à 20 matchs des Yankees et 12 matchs d’une participation aux séries éliminatoires.
Mais c’est dans les bureaux où les Jays ont connu leurs pires moments. Alors que l’organisation mise sur le jeune noyau formé de Bo Bichette et Vladimir Guerrero fils, les deux joueurs écouleront leur dernière année de contrat avec l’organisation en 2025. Si elle ne souhaitait pas s’entendre à long terme avec ces deux joueurs, elle a raté l’occasion de les transiger tandis qu’ils détenaient un maximum de valeur.
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Vladimir Guerrero fils
C’est moins clair dans le cas de Bichette, qui a été ennuyé par des blessures en 2024 et qui a connu sa pire saison d’un point de vue statistique. Ce n’est pas le cas pour Guerrero, qui a connu une résurgence.
Si on exclut sa campagne 2021, au terme de laquelle il a été nommé le joueur par excellence de l’Américaine, Guerrero n’a jamais connu de meilleure saison qu’en 2024 dans les Majeures.
Il a terminé la campagne avec des moyennes de ,323/,396/,544, 30 circuits et 103 points produits. Sa moyenne au bâton de ,323, ses 199 coups sûrs et ses 44 doubles lui ont permis d’établir de nouveaux sommets en carrière, le menant au sixième rang du scrutin pour le joueur par excellence.
Au cours des deux dernières années, les Jays ont fait les yeux doux à Ohtani, puis Soto. Pourtant, l’organisation a soumis Guerrero au processus d’arbitrage en 2024, ce qui laisse toujours des traces dans la relation entre un joueur et son club.
En aura-t-elle fait suffisamment pour adoucir cette relation et convaincre le Dominicain âgé de 25 ans de s’entendre à long terme avec l’équipe de la Ville Reine ? Les Jays doivent l’espérer, car sinon, leur noyau sera à rebâtir.
Contrat monstre pour Soto
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Juan Soto
Courtisé par les plus gros marchés du baseball majeur, le voltigeur Juan Soto a fait sauter la banque, acceptant au début de décembre un contrat de 15 ans et 765 millions US de la part des Mets de New York et de leur propriétaire Steve Cohen.
Finaliste au titre de joueur par excellence de l’Américaine après avoir aidé les Yankees à atteindre la Série mondiale pour la première fois en 15 ans, Soto est, à 25 ans, l’un des meilleurs joueurs de sa génération.
Déjà vainqueur d’une Série mondiale avec les Nationals de Washington, Soto a été nommé cinq fois dans le top 10 pour l’obtention du titre de joueur par excellence, dont trois fois dans le top 5, a été élu sur quatre équipes d’étoiles et a obtenu cinq Bâtons d’argent. Après le genre de saison et de séries qu’il vient de connaître dans le fourneau du Bronx, il y avait fort à parier qu’il obtiendrait une longue et lucrative entente.
Maintenant, le contrat vieillira-t-il bien ? Aussi bien que Soto ? Pour l’instant, le Dominicain semble valoir chaque dollar qu’on lui versera.
Judge et Ohtani au sommet
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Shohei Ohtani
Que Judge et Ohtani aient été élus joueurs par excellence de leur ligue respective n’est pas une surprise en soi. Mais ce que les deux hommes ont fait vivre aux amateurs de baseball en 2024 tient du grand art.
Ohtani est devenu le premier membre du club des 50-50, avec 54 circuits et 59 buts volés. Judge a quant à lui flirté avec la Triple Couronne, dominant les Majeures pour les circuits et les points produits en plus de terminer troisième pour la moyenne. Cette saison de rêve a été couronnée par leur affrontement en Série mondiale, où les deux géants ont toutefois connu un duel ordinaire.
La bonne nouvelle pour leurs partisans ? Les deux hommes écoulaient seulement la première année d’ententes de neuf (Judge) et 10 ans (Ohtani).
