
(Laval) Ce n’est pas la première ni la dernière fois qu’une équipe de la Ligue américaine voit sa formation être chamboulée par des blessures et des rappels en l’espace de quelques jours. Mais cette fois, le moment est loin d’être idéal pour le Rocket de Laval.
Publié à 16 h 15
Tommy Thurber
La Presse Canadienne
Privée d’Owen Beck, rappelé dimanche par le Canadien de Montréal, puis de l’attaquant Joshua Roy et du défenseur William Trudeau, dont les blessures ont été annoncées lundi, la troupe de Pascal Vincent affrontera les Bears de Hershey, deuxièmes au classement général du circuit, mercredi à la Place Bell.
Beck est l’une des meilleures recrues de la Ligue américaine de hockey (LAH) cette saison avec neuf buts et 25 points en 37 parties. Roy est le meilleur pointeur du Rocket, avec 27 points, et Trudeau évoluait sur la première paire défensive en compagnie de Logan Mailloux jusqu’à ce qu’il se blesse.
C’est sans compter Josh Jacobs et Brandon Gignac, qui manquent à l’appel depuis un moment déjà.
« C’est sûr que c’est plate pour Josh. Il avait une bonne saison, ça allait bien, a commenté Alex Barré-Boulet, qui a évolué sur le même trio que Roy récemment. On avait plus de misère à compter dernièrement, mais ça ne veut pas dire qu’on jouait nécessairement mal. C’est plate de le voir partir pour quatre à six semaines.
« Ce sera aux joueurs qui entrent dans la formation de faire en sorte que ça ne paraisse pas [et] aux vétérans de mener la charge. […] Ce sont de gros morceaux qui partent. Je ne pense pas nécessairement que ça va être plus de minutes [pour les vétérans], c’est juste de jouer de la bonne façon pour que les autres embarquent dans le bateau. »
Aux yeux de Vincent, il sera difficile de remplacer Roy. Pour lui, l’important pour son club sera de garder son identité.
« Je ne pense pas que tu peux remplacer les joueurs élites, a fait valoir l’entraîneur. [Roy] a une paire de mains unique. La citation, c’est : « on va le remplacer par un comité », mais… Il y en a un qui va devoir se lever, il n’y a aucun doute.
« La fondation de notre jeu, c’est de jouer rapidement, il va falloir garder ça. Mais avec des joueurs comme Josh, il peut exécuter des jeux que plusieurs ne peuvent pas. On va voir. »
L’infirmerie du Rocket n’avait jamais débordé jusqu’ici depuis le début de la saison. Vincent a été en mesure d’éviter les changements fréquents au sein de sa formation. Or, la réalité de la Ligue américaine finit très souvent par rattraper les équipes.
Vincent ne se laisse pas abattre, loin de là, accueillant chaque pépin comme une occasion de grandir.
« On est testés pas mal, a-t-il avoué. On a été chanceux, on n’avait pas eu vraiment de blessures, autant le Canadien que nous autres. Mais là, ça change la donne un petit peu.
« J’ai souvent dit que la Ligue américaine, c’est le meilleur endroit pour s’améliorer pour un entraîneur. Tu es toujours en train de réajuster ta formation. Il y a de nouveaux joueurs, il y en a qui montent, d’autres qui descendent, il y en a qui sont contents, d’autre qui ne sont pas contents. Tu ne t’habitues pas, mais t’es prêt. Tu n’es pas surpris. »
Certes, le Rocket est dans une situation avantageuse au classement. Sa fiche de 23-11-3 le place au deuxième rang de la section Nord, alors que cinq des sept clubs de celle-ci seront des séries éliminatoires.
Mais seulement sept points séparent les cinq premières équipes, et les Senators de Belleville, au sixième rang, se maintiennent au-delà de la barre de ,500 avec plusieurs matchs en main sur leurs rivaux.
Il faut donc éviter la glissade.
« Il y a de bonnes équipes qui ne feront pas les séries, et on n’a rien accompli encore, a averti Vincent. Ça ne veut pas dire qu’on va les faire. On est en bonne position, mais ça peut changer avec trois, quatre défaites. »
Le Rocket a perdu son dernier match contre les Comets d’Utica au compte de 3-1, samedi. Il s’agit toutefois de sa seule défaite en temps réglementaire à ses sept dernières parties (5-1-1).
La confiance est donc bien présente dans les rangs. Elle sera nécessaire mercredi, puisque les Bears ne seront pas une proie facile. Le club-école des Capitals de Washington avait notamment gagné le premier match entre les deux équipes au compte de 5-3, le 27 novembre dernier.
« Quand on est allés jouer là-bas, on n’avait pas une formation complète non plus, et ç’a été un bon match qui aurait pu aller d’un bord comme de l’autre, a nuancé Barré-Boulet. Je pense que, si on garde notre jeu simple et qu’on travaille, peu importe qui est dans la formation, on va avoir une chance de gagner. »
Vincent redoute toutefois les Bears, doubles champions en titre de la Coupe Calder.
« C’est une équipe qui sait comment gagner, a-t-il souligné. Ils sont expérimentés, ont beaucoup d’habiletés et peuvent jouer tous les styles de jeu. Ils mettent beaucoup de pression. Ils n’ont pas vraiment de faiblesse, donc ça va être un bon test pour nous. »
Après le duel de mercredi à Laval, le Rocket disputera ses deux prochains matchs sur la route. Il affrontera le Wolf Pack, vendredi à Hartford, puis les Bruins, dimanche à Providence.
« Pour le voyage, j’aimerais avoir un ou deux joueurs de plus, a acquiescé Vincent. Mais [les Lions de] Trois-Rivières sont maganés aussi. »


