Le duel entre Martin Bakole et Efe Ajagba a accouché d’un match nul (95-95) , mais surtout d’une leçon tactique : en boxe, savoir bouger vaut parfois mieux que savoir cogner. Grâce à une stratégie basée sur la mobilité, Ajagba a évité l’affrontement direct et a contraint le Congolais à livrer une course éreintante sur le ring.
Une mobilité défensive payante
Dès les premières reprises, Efe Ajagba a imposé un style fuyant, jouant avec les déplacements et la gestion de l’espace. Le Nigérian a refusé l’échange frontal et a préféré faire dépenser un maximum d’énergie à son adversaire, le forçant à le pourchasser sans relâche. Ce choix stratégique, bien que peu spectaculaire, s’est avéré redoutablement efficace. Bakole a eu du mal à cadrer Ajagba et à imposer sa puissance habituelle.
Bakole, trahi par sa condition physique
C’est là que les limites de Martin Bakole sont apparues. Entre chaque combat, le boxeur congolais prend énormément de poids, ce qui l’oblige à des régimes drastiques en amont des échéances. Cette gestion approximative du poids se paie cash dans le ring : le souffle manque, la lucidité baisse, et la puissance s’émousse. Contre un adversaire aussi mobile qu’Ajagba, cela a pesé lourd dans la balance.
Une stratégie à double tranchant
Si la tactique d’Ajagba n’a pas suffi à le mener à la victoire, elle a montré à quel point Bakole peut être vulnérable face à un boxeur rapide et technique. Qu’adviendra-t-il lorsqu’un futur adversaire combinera cette mobilité à une frappe précise et puissante ? La menace est réelle, et le clan Bakole devra impérativement ajuster sa préparation.
Un nul à valeur de rappel
Ce match nul est un signal. Bakole a le talent et la puissance, mais il lui faudra désormais une discipline physique rigoureuse et une lecture plus rapide des styles adverses. Travailler l’endurance, le souffle, mais aussi la capacité à couper le ring seront essentiels pour la suite de sa carrière.
Michael Lurhuma