Selon un ancien dignitaire de la Confédération africaine de football (CAF), l’avenir de l’instance est en danger, alors que le risque d’organiser la CAN tous les quatre ans devient de plus en plus écrasant.
Alors que l’émission After Foot de RMC s’est invitée au Cameroun ce jeudi, plusieurs thématiques du football africain ont été brossées, y compris la périodicité de la CAN. Organisée tous les deux ans, la compétition phare de la CAF pourrait se tenir tous les quatre ans à cause de la Coupe du monde des clubs à 32 équipes de la FIFA, dont la première édition aura lieu l’été prochain (du 15 juin au 13 juillet prochains). C’est ce qu’observe Junior Binyam, l’ex-patron de la Communication de la CAF, conviée dans l’émission.
« Aujourd’hui on ne sait plus à quel moment on joue la CAN. Vous êtes bien placés pour savoir que la CAN tous les deux ans n’arrange personne en dehors de l’Afrique. Ça n’arrange pas la FIFA, ni les Européens. Ça va devenir de plus en plus difficile à tenir parce que la FIFA a réussi à improviser une Coupe du monde des clubs qui aura une première édition en juin prochain. »
« La CAF sans la CAN est vouée à sa disparition »
L’ex-employé de la CAF dresse une analyse aussi implacable qu’effroyable pour les Africains. Selon lui, la CAF serait inspirée de maintenir coûte que coûte une organisation biennale de la CAN, de peur de disparaître complètement à terme. La CAN étant sa principale source de revenus, explique l’ancien dirigeant.
« À l’époque où l’Afrique était vraiment représentée à la FIFA, jamais pareille décision n’aurait pu être prise surtout si elle menaçait les intérêts de la compétition phare de la CAF qui est la CAN. La CAF sans la CAN est vouée à sa disparition. C’est la principale source de revenus. Si on ne peut pas jouer une CAN tous les deux ans, c’est fini pour la CAF.
Puis il poursuit : « En Europe, c’est les compétitions de clubs, la Ligue des champions, qui est le pourvoyeur de fonds. En Afrique c’est la CAN. Or, tel que les choses se présentent, on va bricoler quelques temps encore, mais s’il n’y a pas de réveil, on va vers une CAN tous les quatre ans et donc vers la fin de la CAF parce qu’elle est économiquement exsangue. » À bon entendeur.