
(Washington) Les joueurs qui font leurs premiers pas dans la Ligue nationale vivent tous au moins un moment où ils sont impressionnés de fouler la même patinoire qu’une de leurs idoles.
Mis à jour hier à 23 h 28
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Lane Hutson l’a vécu l’an passé à Detroit quand il a affronté Patrick Kane dès son premier match. Il ne semble pas trop impressionné depuis.
Vendredi, c’était Jakub Dobes. En fait, ça avait commencé dès mercredi, quand on lui a annoncé qu’il serait le gardien partant face aux Capitals, pour son troisième match dans la LNH. Tout de suite, un nom lui est venu en tête, et ce n’était pas Taylor Raddysh.
C’était bien sûr Alexander Ovechkin, le même Ovechkin qui totalise 872 buts. « C’est le meilleur marqueur de tous les temps, ce le sera bientôt, a rappelé Dobes. Tu dois être très bon. »
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Jakub Dobes (75)
Dobes ne s’en cache pas ; il a jeté un coup d’œil au numéro 8 pendant l’échauffement. « Je voulais le voir dégainer, voir de quel côté il place la rondelle », a décrit le gardien tchèque.
Résultat : Ovechkin a terminé le match à 872 buts, et Dobes, sans avoir été sollicité à outrance, a tout de même maintenu sa fiche parfaite dans la LNH. Il a repoussé 15 des 17 tirs des Washingtoniens pour aider le Tricolore à l’emporter 3-2 en prolongation.
Ovechkin a tiré une seule fois, et c’était un classique qui ne se démode pas : le tir sur réception depuis le côté gauche, en avantage numérique.
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Alexander Ovechkin (8), Alexandre Carrier (45) et Jakub Dobes (75)
C’était un rêve devenu réalité. Cet arrêt, je vais probablement l’enregistrer sur mon téléphone ! C’est un joueur incroyable et je suis choyé d’avoir joué sur la même patinoire que lui ce soir.
Jakub Dobes
Un tir que les 18 573 spectateurs au Capital One Arena ont vu venir, et Dobes aussi, pour la simple et bonne raison que le défenseur Alexandre Carrier, qui défendait ce côté de la zone, venait de perdre une lame de patin et était pris à quatre pattes. « Quand tu n’as pas de défenseur droitier, il a de très bonnes chances de marquer », a observé Dobes.
Ce tir-là était prévisible, mais plus tôt dans le match, il lui semblait également clair que le Moscovite allait tirer sur réception. Jakob Chychrun a intercepté un dégagement de Jake Evans à la ligne bleue du Tricolore. Chychrun avait Ovechkin en cible à sa gauche, mais il a patienté, tiré et déjoué Dobes.
Notre homme plaide coupable.
Je trichais un peu. Tu ne peux pas non plus trop respecter un rival. Je suis content de m’être ajusté ensuite. Même s’il est très bon, tu ne peux donner trop de respect à un joueur. C’est ce que j’ai appris aujourd’hui.
Jakub Dobes
Mêmes péripéties, dénouement différent
Dobes n’est pas le seul à apprendre. Ses 18 coéquipiers l’ont montré de façon éloquente.
Vendredi matin, lors de sa rencontre avec les médias, Martin St-Louis s’est fait questionner sur la dernière visite de son club par ici, une défaite de 6-3 au terme de laquelle il avait déclaré que ses joueurs s’étaient « vomis dessus ». La question : êtes-vous mieux outillés cette fois, avec 8 victoires à vos 10 derniers matchs ?
Sauf que St-Louis est plutôt revenu sur le duel suivant contre Washington, une défaite de 4-2 le 7 décembre au Centre Bell. « On menait 2-0 après une période, 2-1 après deux, et on n’a pas joué une mauvaise troisième, mais on n’a pas été capables de se séparer, s’est souvenu St-Louis avec exactitude. Mais je n’ai pas haï ce match. Collectivement, on est mieux, des deux bords de la glace. Donc oui, [on est mieux outillés], mais tu ne peux pas avoir de passager. »
On aurait presque dit que les dieux du hockey, qui ont aidé le CH selon Dobes, ont aussi voulu le tester. Tôt en troisième, les Capitals ont créé l’égalité. Le Tricolore du mois de décembre avait craqué lors de cette troisième période, accordant deux autres buts après le filet égalisateur, et un total de 18 tirs en troisième période.
À peine cinq semaines plus tard, l’équipe a tenu bon. Dans les 19 minutes qui ont suivi le but égalisateur de Lars Eller, les Capitals n’ont tiré que six fois. Ils auraient pu en ajouter un septième en prolongation quand Aliaksei Protas s’est amené à 2 contre 1, mais Hutson a bloqué le jeu, Cole Caufield a relancé l’attaque et Nick Suzuki a touché la cible pour mettre fin au match.
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Cole Caufield (13)
« Ils ont marqué tôt dans la période, mais on n’a pas lâché, on joue très bien dernièrement, on sent qu’on peut battre n’importe qui, a lâché Suzuki.
« C’est notre état mental. Peu importe le pointage, on peut gérer le match, que l’on mène ou que l’on perde. On l’a encore fait ce soir. »
« On l’a vécu, on a appris notre leçon et on est un groupe plus mature, a ajouté Alex Newhook. Le résultat démontre qu’on est restés sur la bonne voie après le but égalisateur. »
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Jakub Dobes (75) et Nick Suzuki (14)
Après son balayage des gagnants des cinq dernières coupes Stanley après Noël, le Canadien s’offre maintenant l’équipe qui partage le 1er rang du classement général de la LNH. Cette équipe conclut sa première moitié de saison avec 43 points, au plus fort de la lutte pour une place en séries, et a signé trois de ses six victoires avec un gardien qui a commencé la saison à Laval.
Comme nous l’avions tous prédit, bien sûr.
En hausse
Nick Suzuki
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Nick Suzuki
Quand il sera vieux, il pourra raconter à ses petits-enfants qu’il a eu droit à la prestigieuse mention En hausse de La Presse dans deux matchs de suite en janvier 2025. Le voici à quatre buts en prolongation cette saison.
En baisse
Michael Pezzetta
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Michael Pezzetta
Quand un joueur en santé ne joue que trois minutes, c’est peut-être parce qu’il n’est pas jugé du calibre de la LNH par son équipe.
Le chiffre du match : 1
Avant le match, Josh Anderson montrait une fiche d’aucun but et 2 passes, avec un différentiel de -20, en 26 matchs contre les Capitals. Ç’aura pris du temps, mais la glace est finalement brisée avec son but en deuxième période.
Dans le détail
Des renforts imminents ?
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Patrik Laine
Patrik Laine et David Savard n’ont pas accompagné leurs coéquipiers pour cette saucette à Washington. Ils ont néanmoins chaussé les patins vendredi à Brossard, selon le Tricolore. On devine que Martin St-Louis ne dira pas non à du renfort, s’ils sont en mesure de reprendre leur poste samedi contre les Stars. C’est particulièrement vrai pour Laine, car en son absence, le Canadien se débrouille essentiellement à 11 attaquants. Michael Pezzetta, remplaçant de Laine, a été limité à trois minutes de jeu et six présences. Il a terminé une de ces présences au banc des pénalités, l’autre couché sur la glace après le but de Lars Eller. De son côté, Jayden Struble n’a pas tant profité de sa chance en l’absence de Savard. Il a écopé de deux punitions et n’a effectué aucune présence en troisième période. À suivre en fin de journée samedi.
Le mystère des échappées résolu
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Josh Anderson (17) marque en deuxième période
Logan Thompson avait volé la vedette lors du dernier duel Canadien-Capitals. Le gardien avait en effet bloqué quatre échappées des joueurs du CH, soit Josh Anderson, Nick Suzuki, Brendan Gallagher et Jayden Struble. Anderson s’est vengé en deuxième période quand il a profité d’un Rasmus Sandin qui se magasinait une mention dans la défunte Fricassée sportive de Paul Rivard. Anderson s’est amené seul devant Thompson et lui a servi une feinte du revers pour donner l’avance 2-1 au Tricolore. On vous dirait bien que c’est une bonne étude de vidéo qui a permis à Anderson de résoudre l’énigme, mais le gardien partant était Charlie Lindgren. « Il trichait un peu du côté de son bloqueur, j’ai simplement fait une lecture », a confirmé Anderson. Lindgren a déclaré forfait tôt en deuxième période après une collision avec Suzuki. S’il doit manquer du temps, l’alternance presque parfaite qu’observaient les Capitals cette saison sera brisée.
Des débuts remarqués
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Ethen Frank (53)
Ethen Frank s’est assuré de se faire remarquer de la bonne façon pour son premier match dans la LNH. Cet attaquant de 26 ans, jamais repêché, a fait preuve d’une belle rapidité d’esprit en décampant promptement après le dégagement de Taylor Raddysh, qui allait être refusé. Frank a aussi été vite sur ses patins, si bien qu’il a forcé le juge de ligne à annuler le dégagement refusé. Frank a récupéré la rondelle avant de la remettre à Lars Eller, qui a inscrit un 10e but en 24 matchs contre son ancienne équipe. À sa défense, Xhekaj n’a toutefois pas arrêté de patiner ; il a simplement été battu par un rival parti plus vite, et qui traînait 188 lb sur son dos, et non pas 240 lb. « Un jeu bizarre », a estimé Martin St-Louis.


