
(Arlington) Dans une équipe de colosses comme les Capitals, il arrive que certains soirs, ça brasse. C’était le cas mercredi, quand ils affrontaient une autre ancienne équipe de Trevor Linden, les Canucks.
Publié à 13 h 47
Une mêlée a éclaté en première période, mêlée à laquelle le jeune Connor McMichael, pas nécessairement un aficionado de la querelle, était mêlé.
Dans l’ordre : Tom Wilson était couché sur la glace à se chamailler, McMichael est venu empêcher Kiefer Sherwood de s’y joindre comme troisième homme, Quinn Hughes est venu s’assurer que McMichael ne fasse de folies, puis Pierre-Luc a voulu équilibrer les forces en tassant Hughes de là. Le DJ aurait lancé Vive le douanier Rousseau que tout ce beau monde aurait pu partir un train.
Pierre-Luc Dubois a toutefois paru moins amusé quand ça s’est mis à chauffer entre Sherwood et McMichael. Deux jours plus tard, ce dernier en rit. « À jouer entre ces deux gars-là (Wilson et Dubois), je me sens bien protégé. Je sais qu’ils seront là pour me défendre s’il se passe de quoi », a mentionné McMichael, après l’entraînement matinal des Capitals, en vue du duel de la soirée face au Canadien.
Dubois a connu toute une soirée. Après avoir passé quatre minutes au banc des pénalités à la suite de ce conflit, il a ouvert la marque en fin de première période, avant d’enfiler le but gagnant en prolongation. Une belle façon de conclure ce qui était déjà une première moitié de saison fort satisfaisante : 7 buts, 26 passes pour 33 points en 41 matchs, avec un différentiel de +12. S’il maintient ce rythme en deuxième moitié de saison, il abattra ses marques personnelles pour les points (63) et le différentiel (+16).
Malgré ses 26 ans, Dubois en est déjà à une quatrième équipe dans la LNH. Son mariage avec les Blue Jackets a fini par tourner au vinaigre ; idem à Winnipeg, sa destination suivante. À Los Angeles, la sauce n’a juste jamais pris, si bien que les Kings l’ont échangé après seulement un an.
A-t-il finalement trouvé sa niche à Washington ?
« Ma dernière année à Winnipeg a bien été. L’an dernier, il n’y a pas de cachette, ça n’a pas bien été !, concède le Québécois. Là, je me sens comme les saisons avant l’an passé, je suis très à l’aise avec le staff, avec les joueurs. On ne me demande pas d’être quelqu’un que je ne suis pas. Ils me demandent juste d’être moi-même, d’être Pierre-Luc Dubois. Le personnel communique très bien ses intentions. Ça rend ma job super facile. »
Les sceptiques étaient nombreux quand les Capitals ont fait l’acquisition de Dubois en juin. Il venait de connaître une saison décevante (40 points en 82 matchs) et avec un contrat qui compte pour 8,5 millions sous le plafond jusqu’en 2031, le risque semblait grand. Mais la transaction sert les deux équipes jusqu’ici. À Los Angeles, Darcy Kuemper présente des statistiques dignes des meilleurs : fiche de 11-2-5, moyenne de 2,17, efficacité de ,920.
Dubois, lui, a retrouvé sa production d’antan, tout en abattant du gros boulot défensivement.
« Il est vraiment sous-estimé défensivement, note Nic Dowd, un de ses collègues au centre. Il affronte les meilleurs éléments chaque soir, il ne prend pas de pénalité et il gagne ses batailles pour la rondelle. Et quand il la récupère, il est incroyable. Je n’avais jamais réalisé à quel point c’est un bon fabricant de jeux. Il veut gagner, il est compétitif, c’est ressorti au dernier match, et il a fini avec le but gagnant. »
Ses mandats défensifs ne sont en effet pas à dénigrer. Les attaquants qu’il a affrontés le plus souvent cette saison : Jack Hughes chez les Devils, William Nylander chez les Maple Leafs, Nathan MacKinnon chez l’Avalanche. On devine qu’il croisera souvent Nick Suzuki et Cole Caufield vendredi.
À 6 pi 4 et 225 lb, Dubois s’intègre en outre à une armée d’attaquants costauds. De Tom Wilson (6 pi 4, 220 lb) à Aliaksei Protas (6 pi 6, 225 lb), en passant par Alexander Ovechkin (6 pi 3 238 lb) et le revenant Lars Eller (6 pi 2, 208 lb), ils sont nombreux à avoir un plus bel avenir au hockey qu’aux courses de chevaux.
« C’est un joueur capable de transporter son trio, rappelle son bon ami Alexandre Carrier, au lendemain d’un souper avec Dubois. Il l’a fait au dernier match. C’est un excellent joueur qui compétitionne, un gros bonhomme, donc pour un plus petit défenseur comme moi, il faut l’affronter différemment. Je bouger mes pieds et avoir un bon bâton. »
En bref
PHOTO DAVID ZALUBOWSKI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Jakub Dobes
Ce sera un duel d’anciens du Rocket de Laval devant le filet. Le Canadien avait déjà annoncé que Jakub Dobes sera son gardien partant, et il affrontera Charlie Lindgren. Les Capitals observent une alternance presque parfaite entre lui et Logan Thompson cette saison et c’était le tour de Lindgren.
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Ethen Frank
Ethen Frank disputera un tout premier match dans la LNH pour les Capitals. Cet attaquant de 26 ans, jamais repêché, patinera aux côtés de Lars Eller et de Taylor Raddysh. Si vous voulez impressionner la visite, vous mentionnerez qu’il est le sixième joueur natif du Nebraska à patiner dans la LNH, selon les données historiques du circuit.
PHOTO NICK WASS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Hendrix Lapierre
Son rappel signifie que Hendrix Lapierre devra patienter avant de revenir dans la LNH. Renvoyé aux Bears de Hershey le 29 décembre, le Québécois, choix de 1er tour des Capitals en 2020, a été ignoré pour ce rappel. « Ça peut changer demain, selon les blessures, mais on veut qu’il joue beaucoup à Hershey, a dit Spencer Carbery. Et idéalement, on aimerait mieux qu’il joue au centre avec nous. Donc ce ne serait pas idéal de le rappeler pour l’employer à l’aile. »


