Le procès sur la tentative d’extorsion et la séquestration de Paul Pogba s’est ouvert ce mardi 26 novembre à Paris.
Plus de deux ans après l’affaire, le procès Pogba s’ouvre à Paris ce mardi 26 novembre afin d’éclairer les événements qui ont eu lieu dans la soirée du 19 mars 2022 en Seine-et-Marne, lorsque le champion du monde Paul Pogba s’est retrouvé face à des hommes armés lui réclamant une grosse somme d’argent. L’audience, qui doit durer une semaine devant la seizième chambre du tribunal correctionnelle va faire des dégâts et Paul Pogba a déjà lancé les hostilités dans une interview il y a quelques jours. « L’argent change les gens, ça peut détruire votre famille ».
Ce qui s’est passé durant cette fameuse soirée de mars 2022
Le 19 mars 2022, Paul Pogba est en France à l’occasion d’un rassemblement de l’équipe de France. L’international prend la direction de Roissy-en-Brie (Seine-et-Marne) afin de rendre visite à ses amis d’enfance. Paul Pogba dîne dans la famille de Boubacar C. et d’Adama C., qui sont aujourd’hui sur le banc des prévenus. Lorsque le diner se termine, l’ancien joueur de Manchester United quitte le lieu avec trois autres « amis d’enfance », afin de rejoindre un appartement loué par Adama C. à Montevrain. C’est dans ce logement que Paul Pogba se retrouve face à ses cinq proches. Selon le dossier, entre 00h46 et 06h13, tous les protagonistes, dont Paul Pogba, éteignent leurs lignes téléphoniques et les remettent à Roushdane K..
Une « discussion animée » débute alors, toujours selon le dossier judiciaire. Les cinq amis du joueur lui adressent plusieurs reproches et affirment avoir été « laissés tomber ». Ils estiment qu’ils doivent être payés pour ce service car Paul Pogba a été « protégé ».
Deux hommes cagoulés, armés et équipés de gilets pare-balles entrent alors dans la pièce. Ils sont présentés par Roushdane K. comme « ses protecteurs » contre « des bandits » qui veulent le racketter ou l’enlever. Les deux hommes braquent alors leurs armes sur l’international français avant d’exiger la remise de 3 millions d’euros en espèces et 10 millions d’euros par virement. « Sous la menace, le joueur s’engage à payer », indique le dossier judiciaire. Relâché dans la soirée, Paul Pogba regagne l’hôtel Le Meurice, dans le centre de Paris. Le lendemain matin, il contacte sa banque pour faire un virement de 11 millions d’euros qui sera refusé. Il reçoit plusieurs pressions durant des semaines.
Le rôle de Mathias Pogba
Selon l’enquête, bien que son frère ne soit pas présent lors de cette fameuse soirée, il aurait exercé des pressions contre Paul Pogba afin d’obtenir le paiement de la somme réclamée. Le 23 septembre 2022, des vidéos ont été publiées sur les réseaux sociaux afin d’inciter le joueur à payer la somme demandée. Devant les enquêteurs, Mathias Pogba affirme qu’il n’avait pas l’intention d’exercer des pressions sur son jeune frère.
Ce que risquent les accusés
Présumé innocent, Mathias Pogba risque sept ans de prison et plusieurs milliers d’euros d’amende. Cinq prévenus sont également mis en examen dans cette affaire selon les chefs suivants
- « extorsion en bande organisée commise avec une arme »
- « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire d’otage pour faciliter un crime ou un délit, suivie de libération avant le septième jour pour préparer ou faciliter un crime ou un délit commis en bande organisée »
- « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ».
Déjà sous contrôle judiciaire, les prévenus risquent jusqu’à dix ans de prison et de 75 000 à 150 000 euros d’amende.
En direct
14:15 – Le programme de l’audience du jour
Ce mercredi 27 novembre, les interrogatoires des prévenus vont débuter avec ceux de Machikour K., soupçonné d’avoir profité de Paul Pogba dans un magasin Adidas sur les Champs-Elysées et de lui avoir rendu visite au centre d’entraînement de la Juventus pour lui mettre la pression -, Adama C. – qui louait l’appartement où Pogba a été séquestré et Mamadou M., également présent lors de la séquestration.
11:03 – Le parquet a refusé la demande de renvoi
« La loi prévoit une mesure d’exception, mais, à mon sens, elle n’est pas nécessaire. Ses déclarations sont connues de tous, elles ont été fixées. L’affaire doit être prise en l’état » a expliqué le parquet sur la présence de la partie civile.
10:22 – Me Leberquier exige que Paul Pogba soit cité à comparaître
« Quelle est la sincérité de ses déclarations, en sachant qu’il y a des contradictions mises au jour par le juge d’instruction et qu’on aimerait confronter devant vous ? » a tenté de justifier l’avocat pour demander la présence de l’ancien champion du monde.
09:50 – « Pas le procès de Paul Pogba »
Après une journée où les débats se sont concentrés sur la présence de Paul Pogba dans ce procès, la partie civile a souhaité faire une clarification. « On vient vous demander la comparution personnelle, ou forcée, de Paul Pogba. Tout est dit. Ce n’est pas le procès de Paul Pogba. C’est le ministère public qui poursuit. Il s’est présenté à toutes les convocations, il a été entendu longuement, à plusieurs reprises, et s’est rendu aux confrontations. Il ne s’est défilé à aucun de ces rendez-vous. La liberté de la partie civile, c’est de déposer plainte sans faire porter à Paul Pogba la responsabilité de cette affaire. Ce ne sont pas ses simples déclarations qui ont conduit les prévenus à leur place aujourd’hui. La liberté de Paul Pogba est aujourd’hui de ne pas se présenter, de ne pas être à votre audience et de ne pas s’entendre dire que c’est son procès. Car ce n’est pas le cas. »