Rien ne laissait présager une grande performance de la défense des Rams de Los Angeles, lundi, face aux Vikings du Minnesota. Pourtant, l’équipe californienne a assuré sa présence au deuxième tour éliminatoire grâce au brio de son unité défensive.
Publié à 0 h 08
Mis à jour à 0 h 24
Cette saison, l’attaque des Vikings a excellé. Et leur défense a brillé. En attaque, les Rams peuvent se fier à des joueurs d’exception. En défense, toutefois, cette équipe a laissé paraître des failles majeures et exploitables. Vingt et unième pour les sacs du quart complétés, 25e pour les verges allouées par passe, 26e pour les verges nettes accordées par rencontre, 26e pour les verges allouées par jeu et 26e pour les verges au sol par jeu.
Cela étant dit, une fois sur le terrain, les statistiques, les pronostics et l’historique ne tiennent plus. Et la défense des Rams l’a prouvé en étant grandement responsable de cette victoire de 27-9.
Matthew Stafford a dirigé la première séquence de la partie comme le plus habile des chefs d’orchestre. Précis, engagé et au diapason avec tous ses coéquipiers, le quart-arrière de 36 ans a repéré et défié chaque blitz des Vikings, en plus de provoquer un hors-jeu en situation de quatrième essai et de compléter chacune de ses six passes. La séquence s’est conclue avec un touché de Kyren Williams.
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Matthew Stafford a obtenu 209 verges par la voie des airs.
Mais le véritable spectacle s’est entamé lorsque la défense a fait son entrée sur le terrain. Les Rams ont complété deux sacs au premier quart et ont étouffé chaque tentative de réplique de Sam Darnold.
En début de deuxième quart, comme dans le tube planétaire We Are the World, chaque membre de l’équipe a performé à relais pour offrir un produit de grande qualité. Sac de Cobie Durant. Interception de ce même Durant. Échappé récupéré pour un touché de Jared Verse sur 57 verges. Sac de Byron Young. Puis, sac de Kobie Turner au retour de la pause obligatoire des deux minutes.
Darnold a quitté le terrain avec seulement 13 passes complétées et 113 verges aériennes. Et pour ajouter l’insulte à l’injure, son homologue a réalisé sa deuxième passe de touché de la rencontre à Davis Allen avec 25 secondes à écouler à la demie.
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Byron Young célèbre après son sac.
En retraitant au vestiaire, les Rams menaient 24-3. Principalement parce que la défense dirigée par Brian Flores avait réalisé six sacs, une interception, sept plaqués pour perte et un touché.
Le vrai visage
Les 30 dernières minutes de la rencontre ont drôlement ressemblé aux 30 premières. À la différence que Darnold a pu lancer une passe de touché à T. J. Hockenson en fin de troisième quart. Sinon, la défense des Rams a poursuivi son travail de démolition. Avec ses neuf sacs, elle a égalé le record de la NFL en match éliminatoire.
Darnold a mal paru. Il a raté 15 de ses 40 passes et il a envoyé la majorité d’entre elles derrière ses receveurs. Parfois elles étaient aussi trop hautes, trop basses ou trop profondes. Le quart-arrière de 27 ans a manqué de doigté. Justin Jefferson a d’ailleurs été limité à 58 verges d’attaque.
Dans les faits, c’est surtout la ligne à l’attaque du Minnesota qui a failli à la tâche. Jamais en contrôle, souvent en retard et presque toujours sous pression, les joueurs rémunérés pour protéger Darnold l’ont laissé tomber.
Cette équipe au dossier de 14 victoires et trois défaites s’est fait piétiner par une équipe ayant gagné quatre matchs de moins en saison. Cette contre-performance a peut-être dévoilé le vrai visage des Vikings.
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Après une sortie difficile contre les Lions de Detroit, Sam Darnold a connu un autre match décevant face aux Rams.
Pendant toute la saison, cette brigade a soulevé des questions. Après ses cinq victoires consécutives pour entamer la saison, on se demandait comment expliquer un tel succès. Après ses deux défaites de suite contre les Lions de Detroit et les Rams, on se demandait si elle avait atteint sa limite. Après une séquence de neuf matchs sans perdre, on se demandait pourquoi trois organisations avaient laissé tomber Darnold.
Après la défaite contre les Lions au dernier match de la saison, on se demandait si les Vikings allaient pouvoir rebondir. Après son revers contre les Rams, on peut maintenant affirmer que le succès de cette équipe n’était qu’une illusion.
Les Vikings ont obtenu le bénéfice du doute, mais les apparences étaient trompeuses. Onze de leurs 14 victoires ont été acquises contre des formations exclues des éliminatoires. Et leurs quatre défaites, la plus récente incluse, ont été subies face aux Lions et aux Rams.
Si on s’interrogeait à savoir combien d’années et combien de millions de dollars apparaîtraient sur l’éventuel contrat proposé à Darnold par les Vikings, on se demande maintenant si l’organisation voudra retenir ses services.
L’expérience
Même s’il aura 37 ans deux jours avant le Super Bowl, Stafford ne présente, quant à lui, aucun signe de ralentissement.
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Matthew Stafford tente une passe.
Le vétéran a fait le nécessaire pour permettre à son équipe de gagner. Et c’est l’essentiel de son boulot : 19 en 27 par la passe, 209 verges aériennes et deux passes de touché.
Il a permis à huit receveurs de capter au moins une passe et il n’a commis aucun revirement. L’expérience ne s’achète pas, et Stafford se sert de la sienne intelligemment.
Stafford revendique désormais cinq victoires en neuf matchs éliminatoires. Darnold disputait son premier en carrière. L’un d’eux poursuit au tour suivant. L’autre devra convaincre une équipe, au printemps, qu’il peut encore être utile pour gagner.