Le Marocain Rachid Loustèque, sélectionneur de la Somalie depuis juillet 2023, a décidé de quitter son poste avant les quatre derniers matchs qualificatifs pour la Coupe du monde 2026. En cause, de nombreux mois de salaire en retard…
La Somalie, qui occupe la 202e place au classement FIFA, a un nouveau sélectionneur. Il s’agit de Yussuf Ali Nur, un ancien international qui était jusqu’au début du mois de mars l’adjoint du marocain Rachid Loustèque (54 ans). Avec Nur, les Ocean Stars ont pris leur premier point dans le Groupe G des qualifications pour la Coupe du monde 2026 face à la Guinée (0-0), le 21 mars à Abidjan, avant de s’incliner quatre jours plus tard à Francistown contre le Botswana (0-2), lors des 5e et 6e journées de qualifications.
En théorie, Loustèque aurait dû être sur le banc somalien pour ces deux matches, comme cela avait été le cas face à l’Algérie (1-3), l’Ouganda (0-1), le Mozambique (1-2) et le Botswana (1-3). Nommé en juillet 2023, après un bref passage un an plus tôt pour diriger la sélection locale en qualifications pour le Championnat d’Afrique des Nations 2023, le Marocain espérait que sa situation serait réglée avant le rassemblement de mars. Au mois de novembre dernier, selon les informations d’Afrik-Foot, il avait effectivement saisi la FIFA afin d’obtenir le paiement de ses six mois d’arriérés de salaire, soit 30 000 euros, ainsi que le règlement de l’intégralité de son contrat jusqu’à fin 2025 (60 000 euros).
Salaires impayés et accord non respecté
Au mois de janvier dernier, en marge du tirage au sort de la phase finale de la CAN 2025 à Rabat (Maroc), Loustèque avait rencontré Ali Abdi Mohamed, le président de la fédération somalienne, en présence d’un membre de la fédération marocaine. Monsieur Mohamed s’était engagé à régler au technicien les salaires impayés avant la fin du mois de février, puis de lui verser tous les mois son dû, soit 5 000 euros hors primes, et le sélectionneur avait accepté de suspendre sa procédure devant la FIFA. Mais le deal n’a pas été respecté par l’instance, et Loustèque a décidé non seulement de quitter son poste, mais également de relancer la procédure devant la FIFA.
« C’est dommage, car nous avions fait du bon travail »
L’ancien entraîneur de l’US Salé et de l’Union Touarga, désormais libre de s’engager où il le souhaite, regrette évidemment cette issue.
« C’est dommage, car nous avions fait du bon travail avec le staff technique et les joueurs. Malgré le peu de moyens, malgré l’impossibilité pour la Somalie de jouer à Mogadiscio (le stade de la capitale n’est pas homologué par la CAF, et le pays est considéré comme trop dangereux pour que des rencontres internationales y soient organisées, ndlr), malgré le fait que lors des dates FIFA de septembre, octobre et novembre 2024, nous n’avons pas disputé un seul match amical (la Somalie ne participait pas aux qualifications pour la CAN 2025 après son élimination au tour préliminaire par l’Eswatini, ndlr), les joueurs sont motivés. Ces derniers mois, certains, nés en Finlande, aux Pays-Bas, en Australie notamment avaient accepté de rejoindre la sélection », explique le Marocain pour Afrik-Foot. « Les résultats prouvent aussi qu’il y avait des progrès. La Somalie est capable de poser des problèmes à des équipes qui lui sont supérieures. »
Le Somalien Sakaria Hassan célèbre un but contre l’Algérie en novembre 2023.
© Iconsport
Rachid Loustèque, qui effectuait de fréquents séjours à Mogadiscio, afin de suivre le championnat local et d’organiser des stages ponctués de matches amicaux avec les joueurs locaux, aurait aimé poursuivre l’aventure avec la sélection d’Afrique de l’Est.
« Malheureusement, l’accord trouvé à Rabat n’a pas été respecté. Ce n’était plus possible pour moi de continuer à travailler sans être payé. C’est regrettable, car nous avons vécu une belle aventure, et c’est pour cela que je souhaite le meilleur à la Somalie pour l’avenir… »