En devenant champion du monde U20 au Chili, le Maroc a non seulement écrit l’une des plus belles pages de son histoire, mais aussi rejoint un cercle très fermé : celui des nations africaines titrées lors d’un Mondial, toutes catégories confondues.
La nuit du 19 au 20 octobre 2025 restera gravée dans la mémoire collective du football marocain. À Santiago du Chili, les Lionceaux de l’Atlas ont dompté l’Argentine (2-0) pour décrocher le premier titre mondial de l’histoire du Royaume, toutes catégories confondues. Un triomphe majuscule pour cette génération dorée emmenée par Mohamed Ouahbi et symbolisée par le doublé de Yassir Zabiri, sacré co-meilleur buteur du tournoi.
Mais au-delà de la fierté nationale, ce sacre propulse le Maroc dans les annales du football africain : seuls deux autres pays du continent avaient jusque-là remporté une Coupe du monde FIFA, toutes catégories confondues.
أبــــــــطــــــــال الــــــــعــــــــالــــــــم 🌍🏆
𝑾𝑶𝑹𝑳𝑫 𝑪𝑯𝑨𝑴𝑷𝑰𝑶𝑵𝑺! 🇲🇦🦁#DimaMaghrib pic.twitter.com/CyrpAVXZKx
— Équipe du Maroc (@EnMaroc) October 20, 2025
Le Ghana, pionnier du continent
Le premier à avoir brisé le plafond de verre mondial en U20 fut le Ghana, avec deux sacres majeurs dans les catégories de jeunes.
Les Black Starlets avaient d’abord dominé la scène en U17 (1991, 1997), avant que la génération dorée des Black Satellites, menée par André Ayew, ne remporte la Coupe du monde U20 en 2009 en Égypte.
Autour d’Ayew, plusieurs joueurs ont ensuite poursuivi de solides carrières internationales, atteignant les quarts de finale de la Coupe du monde 2010 dans la foulée : Jonathan Mensah, Emmanuel Agyemang-Badu, Mohammed Rabiu ou encore Samuel Inkoom.
Mais tous n’ont pas confirmé au plus haut niveau. Dominic Adiyiah, sacré meilleur joueur de ce Mondial U20, avait signé au Milan AC… sans jamais y disputer le moindre match, avant de voir sa carrière s’essouffler après de multiples prêts. Une piqûre de rappel pour les jeunes champions marocains : briller en U20 n’est qu’une étape, pas une finalité.
Le Nigeria, référence africaine
L’autre grand modèle reste le Nigeria, nation la plus titrée du football en U17 de jeunes avec cinq Coupes du monde glanées (1985, 1993, 2007, 2013 et 2015).
La dernière victoire, il y a une décennie, a vu éclore des talents aujourd’hui confirmés au plus haut niveau, tels que Victor Osimhen (Naples) ou Samuel Chukwueze (AC Milan).
Ces succès illustrent la richesse du vivier nigérian, mais aussi la continuité d’un système qui mise depuis longtemps sur la détection et la formation, malgré des défis structurels sur d’autres plans.
Un modèle à suivre pour l’Afrique
Pour le continent, ces triomphes ne sont pas qu’une question de prestige. Ils constituent des expériences fondatrices, permettant aux jeunes footballeurs africains de voyager, de s’aguerrir, de découvrir d’autres cultures et d’élargir leurs horizons.
Même pour ceux qui ne percent pas dans les grands championnats, participer à une Coupe du monde de jeunes peut changer une vie, tant sur le plan humain que professionnel.
Le Maroc, avec ses investissements massifs dans les infrastructures (comme le Complexe Mohammed VI) et sa stratégie axée sur la formation, confirme la pertinence de cette voie.
Son sacre mondial en U20 n’est peut-être pas un aboutissement, mais plutôt le fruit d’une vision à long terme, et un signal fort adressé à toute l’Afrique : le travail de base finit toujours par payer.
Les Lionceaux de l’Atlas ont rejoint les ghanéens et nigérians dans l’histoire. À eux, désormais, d’écrire la suite sans tomber dans la facilité.