Un aborder de trio points au son de la demoiselle, un as sur ballot de rivalité ou un spacieux roulé contre l’oisillon au 18e caverne. Pendant lequel tout discipline, il existe une prétentieux extraordinaire de s’débarrasser de la réussite.
Mis à baie hiératique à 20 h 10
Ludvig Åberg, dimanche, nous a fait oublier pendant quelques heures la fureur de l’hiver québécois. Sur les allées du fabuleux parcours sud de Torrey Pines à San Diego, dans le cadre de l’Invitation Genesis, le Suédois a envoyé un message clair à ses rivaux du circuit PGA Tour. À un peu moins de deux mois du Tournoi des Maîtres, le golfeur de 25 ans agira comme sérieux prétendant au titre.
En arrivant sur le tertre du 18e trou, Åberg partageait la tête avec Maverick McNealy, à -11. Il venait de rater l’oiselet par un cheveu au trou précédent.
Åberg, avec son élan presque robotique, a propulsé son coup de départ sur 315 verges, en plein centre de l’allée. Avec son bois 7, il a atteint le vert 225 verges plus loin. Sa balle s’est même retrouvée sur le tablier arrière. Åberg a choisi d’utiliser son fer droit pour rapprocher la balle de la coupe. Son très long roulé s’est arrêté à sept pieds de l’objectif.
PHOTO DENIS POROY, USA TODAY SPORTS
Ludvig Åberg célèbre sa victoire sur le vert du 18e trou.
Puis, rapidement et calmement, comme chaque fois qu’il se place au-dessus de la balle, il a effectué son dernier coup du tournoi. Pour l’oiselet et la victoire. Avec une ronde finale de 66, Åberg s’est assuré de son deuxième titre sur le circuit PGA Tour.
« Ce fut une belle bataille, a avoué le champion au micro de CBS Sports après le tournoi. C’est un parcours complexe, mais je suis fier de la manière dont j’ai terminé la ronde. »
Dans la cour des grands
Effectivement, Åberg a survolé la dernière portion de ce parcours de 7765 verges. Surtout que le sixième joueur au classement mondial s’est fait rattraper. Il a entamé la dernière ronde à deux coups du meneur, Patrick Rodgers. Mais le groupe de tête a reçu la visite de convives inattendus, comme McNealy, Scottie Scheffler et Patrick Cantlay.
En milieu de ronde, les caméras de la télévision américaine ne suivaient même plus Åberg tellement il n’était plus considéré. Le Suédois était à -8 lorsqu’il s’est mis en marche. Oiselet au 13e. Oiselet au 14e. Oiselet au 15e.
Comme le nom d’un pilote de Formule 1 ayant su éviter un carambolage, celui d’Åberg a remonté au classement. Et il a fini en beauté, avec une exécution presque parfaite, au 18e trou, sous le regard attentif et admiratif de Tiger Woods, l’hôte de ce tournoi.
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Tiger Woods et Ludvig Åberg
« C’est le plus grand GOAT [golfer of all time]. J’ai grandi en regardant ses faits saillants sur YouTube. Il est tellement important pour notre sport. C’est surréel », a assuré Åberg après coup.
L’année dernière, Åberg était arrivé avec le fracas d’une météorite sur le circuit PGA Tour. À son premier majeur en carrière, au Tournoi des Maîtres, il a pris le 2e rang, derrière Scheffler. Depuis, il poursuit son ascension vers le sommet. Ce lundi, il sera au premier rang de la Coupe FedEx. En janvier, il avait pris le 5e rang au tournoi Sentry et il avait dû déclarer forfait après une ronde à Pebble Beach il y a deux semaines en raison d’un virus.
On anticipait la saison 2025 comme celle de la domination d’un quintette déjà bien rodé avec Scheffler, Xander Schauffele, Rory McIlroy, Collin Morikawa et Hideki Matsuyama. Pas le choix d’ajouter le nom d’Åberg à ce groupe qui sera de tous les combats pendant les prochains mois. Åberg est le seul membre de ce sextuor sans titre majeur, mais ça ne saurait tarder.
Les remontées
Probablement que peu de gens avaient déjà entendu parler de McNealy avant dimanche. Pourtant, le golfeur de 29 ans, qui est aussi pilote d’avion à ses heures, a joué une ronde de golf dont il se souviendra sans doute toute sa vie.
Il a entamé la journée à cinq coups du meneur et l’a terminée à un coup de la victoire, grâce à une carte de 64 lors de la ronde ultime.
« Au moins, j’ai eu une chance de gagner », s’est consolé l’ancien de l’Université Stanford, également l’alma mater de Woods. McNealy revendique une seule victoire en 147 tournois sur le circuit PGA Tour.
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Maverick McNealy a remis une carte de 64 lors de la dernière ronde, dimanche.
Mais il a été étincelant sur le parcours dessiné par William Park Bell et son fils William Francis Bell en 1957. Cinq oiselets consécutifs du 2e au 6e trou. Trois de suite du 9e au 11e. Et un autre au 13e.
Sur le départ du neuf de retour, McNealy était dans sa zone, inébranlable. Après un long roulé réussi sur le vert du 11e, la victoire semblait presque acquise tellement il flottait au-dessus de la mêlée. Mais ses quatre normales pour finir la ronde n’ont pas suffi.
Mention honorable à Scheffler, qui, après une ronde de 76 samedi – sa pire depuis mars 2022 –, a joué comme le grand champion qu’il est en ronde finale. Son retard de cinq coups en début de journée ne l’a jamais découragé. Cinq oiselets à ses neuf premiers trous, mais surtout, un coup d’éclat au 15e. Depuis la fosse de sable, le meilleur joueur au monde a envoyé sa balle au fond de l’objectif pour l’oiselet, à -9, pour tomber à deux coups de la tête.
Tout était possible à ce moment. Mais des coups d’approche erratiques et un jeu sur les verts approximatif l’ont privé d’une 14e victoire. Avec sa carte de 66, il a quand même réalisé 10 coups de moins que la veille.
« Samedi, j’essayais de trop forcer les coups et ce n’est pas moi habituellement. […] Je n’ai pas été à la hauteur », a révélé le Texan.
Ce qui nous permet d’imaginer la manière dont aurait pu se conclure cet évènement signature si Scheffler avait joué à la hauteur de ses standards au cours de la troisième ronde…
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