Certaines décisions sont inévitables. Celle de Sergio Pérez de quitter Red Bull entre dans cette catégorie.
Publié à 10 h 00
Personne n’est tombé en bas de sa chaise, mercredi, en apprenant que l’équipe autrichienne et le pilote mexicain avaient « convenu » de mettre fin à leur association. C’était le secret le moins bien gardé du paddock.
Avant le dernier Grand Prix de la saison, le chef d’équipe de Red Bull, Christian Horner, avait indiqué, dans une entrevue avec Sky Sports, qu’il reviendrait à Pérez de décider ce qu’il ferait à la fin de la saison. « Je pense qu’il est assez vieux et sage pour tirer ses propres conclusions », avait-il laissé entendre.
Pérez avait beau avoir signé, deux jours avant le Grand Prix du Canada, une nouvelle entente avec Red Bull le menant au minimum jusqu’en 2026, ses performances, catastrophiques pour une équipe de pointe, ne lui permettaient pas d’être de retour la saison prochaine.
Selon ESPN, Pérez avait le choix entre rester avec l’équipe comme ambassadeur, ou partir. Il a préféré la deuxième option.
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Sergio Pérez
Checo n’avait pourtant pas mal commencé la saison, montant sur le podium dans quatre des cinq premières courses. C’est par la suite que s’est enclenché son abrupt déclin. Dans les huit dernières courses, il a inscrit neuf points, ne traversant la ligne d’arrivée que cinq fois. Il a fini la campagne au huitième rang du classement des pilotes…
Max Verstappen a conclu la saison au premier rang avec 437 points, alors que Pérez affichait une récolte de 152 points. Cet écart de 285 points est le plus grand de la grille entre deux pilotes d’une même équipe cette saison. C’est d’ailleurs ce qui a coûté à Red Bull un troisième championnat des constructeurs consécutif et l’a fait glisser jusqu’au troisième rang, derrière McLaren et Ferrari.
5 victoires, 27 podiums
Le parcours de Pérez chez Red Bull ne se termine pas de la meilleure des façons, mais ça n’enlève rien à tout ce qu’il a fait ces dernières années. On se souviendra de son travail d’équipe remarquable pour ralentir Lewis Hamilton et permettre à Verstappen de remporter son premier sacre à Abou Dabi, en 2021.
À ses trois premières de quatre saisons avec l’équipe, il a remporté 5 courses et réussi 27 podiums. Il a fini 4e, puis 3e, puis 2e au championnat.
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Sergio Pérez sur le circuit Gilles-Villeneuve à Montréal
Cette saison, Red Bull a été patiente avec le Mexicain. Souvent interrogé sur l’avenir du pilote, le chef d’équipe Christian Horner l’a défendu encore et encore.
À la signature de son contrat, en début de saison, ce dernier affirmait que les dernières courses avaient été difficiles pour Checo, mais assurait avoir confiance en lui. « Nous avons hâte de le voir de retour en excellente forme », avait-il ajouté.
Ce n’est jamais arrivé. Et le pilote lui-même a reconnu, pas plus tard qu’à la fin du mois d’octobre au Mexique, qu’il connaissait une saison « terrible ». Rien n’a changé par la suite.
Est-ce la fin de Pérez en Formule 1 ? Rejoindra-t-il une autre équipe, en 2026 avec Cadillac peut-être ? Qui sait.
Lawson comme remplaçant
Un pilote part, un autre arrive. Ainsi va la Formule 1.
Aussitôt la nouvelle du départ de Pérez annoncée, les discussions ont commencé, chez les amateurs de sport automobile, pour savoir qui de Liam Lawson ou de Yuki Tsunoda enfilera le polo bleu et agira comme second de Verstappen.
C’est finalement Lawson qui a obtenu le poste, comme l’a confirmé jeudi l’écurie de pointe.
« Je suis très enthousiaste à l’idée de travailler aux côtés de Max et d’apprendre d’un champion du monde. Je n’ai aucun doute sur le fait que j’apprendrai de son expérience. J’ai hâte d’y être ! », a indiqué celui qui avait fini 3e du championnat de Formule 2 en 2022.
Lawson, pilote de réserve de Red Bull depuis 2022, a remplacé Daniel Ricciardo chez RB à partir de la fin du mois de septembre. En six courses, il a réussi deux neuvièmes places, amassant quatre points.
Selon Horner, le passage du Néo-Zélandais dans la catégorie reine du sport automobile « a démontré qu’il n’est pas seulement capable d’obtenir de bons résultats, mais qu’il est aussi un vrai pilote, qui n’a pas peur de se mêler aux meilleurs et de sortir vainqueur ».
Quant à Tsunoda, autre pilote RB, il vient de terminer 12e au classement avec 30 points. Le Japonais est l’un des plus constants de la grille depuis quelques saisons. En juillet, quand des rumeurs avaient commencé à circuler sur un départ de Pérez de Red Bull, il avait dit dans une entrevue que « ce serait vraiment étrange » si Lawson avait une promotion avant lui.
La saison est terminée, mais les intrigues persistent !
Les pilotes confirmés pour 2025
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Lance Stroll
- McLaren : Lando Norris et Oscar Piastri
- Ferrari : Charles Leclerc et Lewis Hamilton
- Red Bull : Max Verstappen et Liam Lawson
- Mercedes : George Russell et Kimi Antonelli
- Aston Martin : Fernando Alonso et Lance Stroll
- Alpine : Pierre Gasly et Jack Doohan
- Haas : Esteban Ocon et Oliver Bearman
- RB : Yuki Tsunoda
- Williams : Alex Albon et Carlos Sainz fils
- Sauber : Nico Hülkenberg et Gabriel Bortoleto