Après 46 ans d’attente, le Paris FC retrouve enfin l’élite du football français. Sur la pelouse du stade après la victoire face à Ajaccio (2-0), Stéphane Gilli a savouré cet instant de bonheur, de reconnaissance et de revanche personnelle.
D’abord surpris qu’on l’appelle « entraîneur de Ligue 1 », Gilli a pris la mesure de l’instant après le coup de sifflet final. Le club parisien est bel et bien promu, et c’est lui qui l’a mené au sommet.
« Je suis fier juste d’avoir réussi à accéder à la Ligue 1 avec le Paris FC. Ça fait 46 ans qu’on attend ça. Fier de ce qu’a fait le groupe, fier de mes joueurs. »
Une montée comme symbole de confiance et de travail
L’émotion est d’autant plus forte que Stéphane Gilli n’était pas le choix le plus attendu il y a deux ans. Sans expérience à ce niveau, il avait pourtant convaincu le club de lui faire confiance. Et il a répondu présent, jusqu’à offrir à Paris son retour en Ligue 1.
« Le président et le directeur sportif m’ont donné leur confiance, et c’était peut-être un choix audacieux parce que je n’avais pas d’expérience. Aujourd’hui, je suis fier de ça. Et la meilleure façon de les remercier, c’était de monter. »
Gilli n’oublie personne : les joueurs, son staff, les supporters, mais aussi sa famille. Son émotion dit tout d’un parcours fait de patience, de volonté, et de travail dans l’ombre avant d’avoir enfin sa chance.
« Je suis fier. Je pense à ma famille. Il y a beaucoup de choses qui rentrent [dans la tête]. Mais il faut profiter. Le football va très vite. »
Une forme de justice personnelle
Interrogé sur la lenteur de son ascension vers le haut niveau, et notamment sur les obstacles pour obtenir le BEPF (diplôme pour entraîner en pro), Stéphane Gilli répond sans amertume, mais avec franchise.
« Il ne faut pas avoir d’aigreur… mais on a le droit de se poser la question. En Allemagne, des entraîneurs de 30 ans coachent en Bundesliga. Moi, il m’a fallu attendre 50 ans pour avoir ce diplôme. »
Sans polémique, juste avec lucidité, il met en lumière les réalités du métier et le mérite de ceux qui n’ont pas bénéficié de raccourcis. Cette montée, c’est aussi une récompense pour tous les techniciens de l’ombre.
Stéphane Gilli l’a dit : après avoir savouré, il faudra déjà se remettre au travail. Mais pour l’instant, place à la fête. Le Paris FC est en Ligue 1. Et son entraîneur, lui, est enfin là où il mérite d’être.
Photo : ATS/Propos recueillis par Dounia Mesli à Charlety